• Et si ce n'était qu'une illusion ? ( suite )

    | 6 |

    *
    C'est tellement beau... Mais j'ai tellement peur. Peur de me dire qu'un jour nous serons peut être séparées... L'oubli serait une blessure ouverte que je ne pourrais supporter... *

    Melo' appuie sur le bouton, mais à peine les portes ouvertes, une horde d'êtres incivilisés, surexcités par la chaleur, sort dont un jeune homme qui la bouscule.

    *
    Enfoiré va... Par contre bel enfoiré ! *

    Et tout de suite sa colère s'estompe. Durant tout le trajet la menant au domicile familial, elle réflechit... Seule. Seule face à ses interrogations...

    19h30. Retour à la réalité froide. Comme quand on passe du chaud au froid. La mère de Melo' lui demande de faire la vaisselle. Cette vaisselle qu'elle avait déjà fait toute la semaine. Melo' ne veut pas. Trop c'est trop, alors non.

    " Tu me parles autrement ! J'suis ta mère pas ta copine ! Dès qu'il s'agit d'elles, c'est bon j'existe plus... Tu oublies que je suis malade et que j'ai le coeur fragile. De toute façon, tu ne penses qu'à toi et tes propres intérêts. "

    Choc émotionnel. Melo' a mal. Mal au coeur. Elle qui était la première personne à lui avoir rendu visite à l'hôpital. Qui venait tous les soirs dès qu'elle pouvait. Et ... Egoïste ? Depuis longtemps un silence sourd s'était installé entre elles. Seules les banalités pouvaient être sujets de discussions. Quelque chose s'était brisé.

    Melo' ne l'encaisse pas. Ne le supporte pas.

    *
    Que tu sois malade, soit. Mais ta maladie ne doit pas cautionner ta mauvaise foi et tes sautes d'humeur d'ex-fumeuse. *

    Melo' se dit qu'elle ne devrait pas penser ça. Pas de sa mère. Et pourtant si. L'effroyable vérité est là. Elle n'éprouve plus aucune compassion pour sa génitrice, leurs discussions sont stériles. Melo', chez elle, vit dans une bulle de haine, qui l'empêche d'éprouver de l'affection pour un quelconque habitant de cette demeure. Bien que 4 ans les séparent, Mercant était le seul qui échappait à cette aversion.

    Mais ce soir, Mercant ne peut plus rien pour Melo'. Elle ne va pas bien. Est inconsolable. Et ne veut parler à personne. Elle s'enferme dans sa chambre. Et là commence la descente aux enfers...

    Melo' met sa chanson sombre préférée et commence à se maudire. Elle prend sa paire de ciseaux la plus aiguisée et la fait glisser sur sa douce peau satinée.

    *
    Tu n'es même pas capable d'aimer ta propre mère... Tu n'as pas le courage d'appuyer plus fort. Penses-tu à elles ? Au mal que tu leur ferais en commettant l'irréparable ? Petite égoïste. Finalement ta mère avait raison. *

    Melo' éclate en sanglots. Ses larmes perlent sur ses joues. Elles l'aveuglent même tellement son chagrin est profond. Elle voit son reflet dans le miroir, posé sur la commode : son mascara coule sur son visage telle la pluie sur une rose épanouie.
    Melo pose ses ciseaux sur la table de chevet et s'abandonne au paradis artificiel qu'est l'alcool. Elle boit pour oublier. Elle boit pour devenir plus forte... Pour mieux encaisser les coups. Mais ca ne fait que la détruire.

    Au début on en prend pour être bien. Après on en prend pour ne plus être mal.

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :